L’environnement économique actuel impose aux grandes entreprises une agilité sans précédent. Pour y parvenir, la Direction Administrative et Financière (DAF) doit concilier résultats financiers, respect des réglementations (IFRS, CSRD) et intégration d’indicateurs extra-financiers (RSE, ESG). Au cœur de cette transformation, les outils digitaux (ERP, EPM, BI) et la data jouent un rôle clé pour faire du pilotage de la performance un levier d’excellence opérationnelle.
Cet article propose une approche complète :
- Comment définir des indicateurs clés pertinents et les analyser en temps réel ?
- Pourquoi la transformation digitale requiert une feuille de route claire et un chef de projet AMOA efficace ?
- Quels liens entre l’évolution des processus financiers, et la gouvernance agile ?
Nous répondrons à ces interrogations en nous appuyant à la fois sur des références reconnues et sur l’expérience Ginesis Finance acquise au travers de nombreux projets de transformation afin d’illustrer nos propos par des cas concrets.
Piloter la performance des grandes entreprises
Piloter la performance d’une grande entreprise consiste à fixer des objectifs stratégiques clairs, à les traduire en indicateurs clés de performance (KPI) mesurables, puis à s’appuyer sur un ensemble d’outils et de process pour prendre des décisions éclairées. La transformation digitale ne se limite pas à la dématérialisation ou l’automatisation de certaines tâches : elle implique un changement de paradigme dans la manière dont les données sont collectées, analysées et exploitées.
Identifier les indicateurs clés de performance (KPI)
Les KPI purement financiers (EBITDA, résultat net, flux de trésorerie) demeurent la colonne vertébrale du pilotage, mais ne reflètent plus à eux seuls la performance globale de l’entreprise. Pour répondre aux enjeux IFRS et CSRD, les DAF adoptent progressivement des indicateurs extra-financiers (ex. empreinte carbone, taux de diversité) afin de mieux capturer la valeur créée et d’anticiper les risques, y compris en matière de réputation.
Plutôt que de multiplier les métriques, l’approche la plus efficace consiste à hiérarchiser trois grandes familles d’indicateurs :
- Stratégiques (ambition de long terme : gain de parts de marché, ROI des projets digitaux, etc.)
- Financiers (marge opérationnelle, gestion de trésorerie, capitaux propres, etc.)
- Extra-financiers (émissions de CO₂, respect de la taxonomie verte, satisfaction collaborateurs, etc.)
Au-delà des acronymes et théories, l’enjeu pour le DAF est de construire un système de KPIs cohérent et réellement aligné sur la réalité métier. Ainsi, une entreprise industrielle visant une meilleure rentabilité opérationnelle pourra fixer comme objectif la réduction de 15 % du DSO (Days Sales Outstanding) d’ici à deux exercices, tandis qu’une enseigne de distribution mettra l’accent sur l’augmentation du taux de rétention client. Dans tous les cas, l’objectif est de fédérer les équipes autour d’axes de progrès partagés, en assurant une lecture unifiée de la performance financière et extra-financière.
Notre conseil :
Pour une DAF en 2025, il devient de plus en plus essentiel de compléter les indicateurs de rentabilité par des KPIs extra-financiers alignés sur la CSRD. Au-delà des classiques émissions carbone, pensez à intégrer des métriques sur la diversité, la formation et le bien-être au travail. Ces facteurs influent de plus en plus sur la valorisation globale de l’entreprise.
Analyser les données pour une prise de décision éclairée
La maîtrise de la data est aujourd’hui un facteur de compétitivité. Des outils d’Enterprise Resource Planning (ERP) ou d’Enterprise Performance Management (EPM) permettent de centraliser et de structurer la donnée en temps réel (ventes, coûts, trésorerie, etc.). L’essor de l’IA et du machine learning apporte une couche de prédictif : à partir de l’historique des ventes ou des tendances de marché, l’algorithme anticipe les fluctuations, optimise les stocks et évalue l’évolution possible des marges.
- Collecte des données : automatiser la remontée des informations grâce à des connecteurs BI (Business Intelligence).
- Nettoyage et fiabilisation : mettre en place des contrôles pour éliminer les doublons et les anomalies, étape indispensable pour le reporting IFRS ou la conformité RSE.
- Analyse prédictive : détection de signaux faibles via IA (risques de non-conformité, variations de coûts matières premières, etc.).
Notre expérience Ginesis Finance :
Dans cette optique, la DAF gagne à croiser systématiquement ses données financières et opérationnelles (production, supply chain, qualité) afin de mieux apprécier la performance globale et de renforcer l’analyse de gestion.
Évaluer l’impact des technologies sur la productivité
Le couplage d’un ERP et d’une solution de reporting adaptée aux normes IFRS/CSRD réduit le temps consacré aux tâches de consolidation et de contrôle de gestion. On gagne alors en réactivité, car la DAF peut se concentrer sur l’analyse et la préconisation de scénarios stratégiques.
- Tableaux de bord dynamiques : consulter en un clic l’évolution d’indicateurs financiers (cash-flow, marge brute) et extra-financiers (déchets produits, taux de recyclage, etc.).
- Retour d’expérience : Les entreprises qui investissent dans l’automatisation des processus financiers (facturation, rapprochement bancaire) observent une réduction notable des erreurs humaines et une hausse marquée de la productivité. Une étude publiée dans l’International Journal of Applied Management and Economics (août 2024) met en évidence que l’automatisation des tâches comptables se traduit par une amélioration significative de l’efficacité opérationnelle, avec une baisse des coûts et une hausse de la productivité globale.
FAQ : Quel est l’impact de la digitalisation sur la performance des entreprises ?
La digitalisation facilite la collecte automatique des données, l’analyse prédictive et la collaboration en temps réel, ce qui aboutit à une prise de décision plus rapide et plus pertinente.
Les organisations qui investissent dans des solutions de pilotage digitales constatent généralement un gain de productivité, une meilleure maîtrise des risques et une optimisation de la rentabilité. Par exemple, selon une étude de l’OCDE en 2017, les PME bénéficient d’un meilleur accès aux compétences, aux marchés et aux financements grâce à la transformation digitale, ce qui améliore leur performance globale.
Ces résultats soulignent l’importance de la digitalisation pour renforcer la compétitivité et l’efficacité des entreprises.
Transformer digitalement l’organisation
La transformation digitale n’est pas qu’une affaire de technologies : il s’agit d’un vaste chantier organisationnel, culturel et stratégique. Pour la DAF, l’enjeu est de disposer d’outils robustes mais aussi d’une vision claire des objectifs à atteindre : aligner la performance opérationnelle sur les priorités stratégiques, tout en assurant une adoption fluide des nouvelles pratiques par les équipes.
Définir une stratégie de transformation digitale efficace
Avant de choisir une solution EPM ou de déployer des modules IA, il convient de définir une feuille de route alignée sur la stratégie de l’entreprise. Les étapes clés incluent :
- Audit des processus existants : identifier les points de friction (collecte manuelle de données, silo entre services, etc.).
- Cadrage du projet : clarifier la portée (ex. : automatisation de la comptabilité fournisseurs, refonte du reporting IFRS, intégration de l’extra-financier CSRD).
- Choix des outils : comparer l’approche ERP (intégrée), EPM (spécialisée dans la performance financière) et solutions BI (analyse de données).
- Plan de conduite du changement : anticiper la formation des équipes et la résistance à l’adoption.
Le chef de projet AMOA (Assistance à Maîtrise d’Ouvrage) joue un rôle structurant. Il sert d’interface entre les équipes métiers (DAF, contrôleurs de gestion) et la DSI ou les prestataires externes, veillant à la bonne prise en compte des besoins financiers et opérationnels.
Notre expérience Ginesis Finance :
Dans le cadre d’une mission auprès d’un acteur majeur du CAC 40 spécialisé dans l’industrie pharmaceutique, Ginesis Finance a supervisé la mise en œuvre d’une solution EPM pour unifier le reporting financier et extra-financier, tout en intégrant les normes IFRS et CSRD.
Très en amont, nous avons instauré un dispositif de change management fondé sur la formation ciblée, la co-construction des modes opératoires avec les équipes locales et des boucles de feedback régulières. Cette démarche a été déterminante pour réduire de 20 % le temps de consolidation, améliorer la fiabilité des clôtures et sécuriser l’adhésion de tous les acteurs impliqués.
En s’appuyant sur notre triple expertise (métier, gestion de projet, SI), nous avons ainsi pu accompagner la montée en compétence de la DAF et créer les conditions d’une adoption pérenne de la nouvelle solution.
Intégrer les outils numériques dans les processus existants
La cohérence et l’interopérabilité sont deux principes fondamentaux pour garantir la fiabilité des données financières et extra-financières :
- ERP (Enterprise Resource Planning) : il offre une vision globale et unifiée (ventes, stocks, commandes).
- EPM (Enterprise Performance Management) : se concentre sur la planification, le budgeting, la consolidation financière et l’analyse prédictive. Parfait pour les DAF souhaitant affiner leur pilotage.
- BI (Business Intelligence) : permet de créer des tableaux de bord dynamiques et des indicateurs personnalisés, en temps réel.
La cohérence des données (financières et RSE) constitue un enjeu crucial, particulièrement dans le cadre de la CSRD, où toute incohérence peut nuire à la crédibilité de l’entreprise. Cependant, toutes les solutions EPM ne proposent pas la dimension ESG de manière native, ce qui rend indispensable une sélection préalable attentive et un paramétrage adéquat pour garantir l’alignement entre performance économique et extra-financière.
Schéma 2 (suggestion) : Comparatif des outils ERP, EPM et BI pour les DAF
- ERP : large couverture fonctionnelle, pilotage global, modules variés (comptabilité, supply chain, ventes, etc.).
- EPM : focalisé sur la planification et la performance financière (budget, forecast, consolidation).
- BI : exploitation avancée des données (reporting sur mesure, analytics prédictifs, dashboards temps réel).
Le rôle central de la data dans la transformation des modèles de pilotage
Dans la plupart des projets de transformation digitale, la qualité et la gouvernance de la data forment un socle essentiel. Data quality, data gouvernance et data management permettent de fiabiliser les analyses, de respecter les exigences réglementaires (IFRS, CSRD) et d’alimenter les algorithmes d’IA avec des informations cohérentes. Pour la DAF, cela implique souvent une refonte complète des modèles de pilotage afin d’aligner les objectifs financiers sur les impératifs business et d’intégrer la dimension extra-financière au cœur de la création de valeur.
Mesurer le retour sur investissement des initiatives digitales
Une transformation digitale réussie doit prouver sa rentabilité. Les entreprises qui chiffrent précisément les bénéfices (gains de temps, réduction des coûts, amélioration de la trésorerie, etc.) justifient plus facilement les investissements liés aux outils (logiciels, formation, support).
- Gain de temps : automatisation de la facturation, de la relance client, etc.
- Réduction des coûts : élimination des erreurs de saisie, baisse du besoin en sous-traitance.
- Amélioration de la trésorerie : meilleure visibilité sur le cash-flow, possibilité de négocier les conditions fournisseurs et clients.
Notre conseil :
La DAF, grâce à sa triple expertise (métier, gestion de projet, SI), peut piloter le volet data et s’assurer de la cohérence globale. Cette cohérence est primordiale pour répondre aux nouvelles exigences de reporting (CSRD) et renforcer l’exploitation des données au service de la performance.
FAQ : Comment mener à bien la digitalisation de son entreprise ?
Pour réussir, il est indispensable d’avoir une vision stratégique claire, de fédérer les parties prenantes (direction générale, DAF, DSI) et de déployer un plan de conduite du changement cohérent.
Le choix des outils (ERP, EPM, BI) doit être guidé par l’objectif de cohérence des données, et la mesure du ROI doit être effectuée régulièrement pour ajuster le cap si nécessaire.
Assurer une gouvernance agile et performante
La gouvernance représente l’ensemble des mécanismes de pilotage et de contrôle de l’entreprise, dont la DAF est l’un des piliers. Dans un environnement en mutation rapide (réglementation RSE, évolutions technologiques, besoins clients), la capacité à orchestrer le changement devient un atout majeur.
Mettre en place des méthodes de travail collaboratives
La digitalisation favorise la collaboration grâce aux outils de cocréation et de partage d’information (ERP, plateformes de BI, etc.). Les équipes peuvent suivre en temps réel l’avancement des KPIs, commenter les écarts et proposer des plans d’action. Pour la DAF, cela se traduit par :
- Davantage de transversalité : la finance n’est plus un silo, elle est connectée aux ventes, aux RH, au service client.
- Réactivité accrue : la consolidation des données financières et extra-financières permet d’alerter rapidement sur un risque de dépassement de budget ou de non-conformité RSE.
Favoriser l’adoption des changements par les dirigeants
Le soutien de la direction générale demeure un facteur décisif pour la réussite d’un projet de pilotage de la performance. Les dirigeants doivent comprendre les bénéfices de la transformation digitale et être formés à l’usage des nouveaux tableaux de bord.
- Formation continue : mise à niveau sur les tendances IA, sur la lecture des nouveaux KPIs RSE.
- Alignement stratégique : s’assurer que chaque décision (investissement, diversification, etc.) intègre un volet financier et un volet extra-financier, dans l’esprit de la taxonomie verte.
Suivre l’évolution des capacités organisationnelles
La DAF doit régulièrement réévaluer les ressources et les compétences disponibles. Les contrôleurs de gestion sont de plus en plus amenés à manipuler des outils de data science, tandis que des profils hybrides (finance + informatique) émergent pour répondre à la complexité croissante des projets.
- Tableaux de bord : mesurer l’efficacité des processus internes, par exemple le temps moyen de clôture comptable, le taux d’adoption d’un outil EPM, etc.
- Nouvelles compétences des DAF : compréhension approfondie de l’IA, capacité à challenger la DSI sur la gouvernance des données.
FAQ : Pourquoi le pilotage de la performance est-il crucial dans un contexte économique incertain ?
Dans un contexte incertain (inflation, instabilité géopolitique, concurrence mondialisée), le pilotage de la performance aide à détecter rapidement les écarts budgétaires et à évaluer l’impact de différents scénarios. Grâce à la digitalisation, la DAF peut simuler rapidement l’effet d’un choc externe sur les marges, la trésorerie ou la capacité d’investissement, puis définir des actions correctives.
Conclusion
La transformation digitale offre des opportunités inédites pour renforcer le pilotage de la performance : indicateurs financiers et extra-financiers plus précis, outils d’ERP/EPM interconnectés, analyse prédictive grâce à l’IA, méthodologies de travail collaboratives. Les directions financières qui s’emparent de ces leviers peuvent générer de véritables avantages compétitifs, qu’il s’agisse de productivité, de conformité réglementaire. Pour approfondir la dimension stratégique des indicateurs de rentabilité, consultez notre article sur la performance financière.
La clé du succès réside dans la mise en œuvre d’une stratégie claire, soutenue par un chef de projet AMOA et par les dirigeants. Il s’agit de placer la donnée au cœur de la prise de décision, tout en assurant la cohérence entre performance économique et critères de responsabilité sociétale (RSE, ESG).
Prochaines étapes :
- Évaluer la maturité de votre entreprise en matière de transformation digitale.
- Identifier les projets prioritaires (ERP, EPM, reporting RSE).
- Mettre en place un plan d’actions pour gagner en agilité et en fiabilité.
Pour aller plus loin, téléchargez notre livre blanc “Pilotage de la performance : cap sur la transformation digitale” ou contactez-nous. Ginesis Finance vous accompagne dans votre mutation, du diagnostic initial à la mise en place des solutions les plus adaptées.